Les idées reçues (et fausses) sur la faim:
La faim est une fatalité
Idées reçues (et fausses) sur la faim:
Idée reçue 5 : la faim est une fatalité
Faux
La faim n’est pas une fatalité mais une conséquence des choix politiques faits par les hommes. Elle résulte directement du mode d’organisation du système alimentaire international, de la faiblesse des moyens mis en œuvre pour lutter contre la pauvreté, de l’abandon dans lequel l’agriculture familiale a été laissée au cours des dernières décennies, alors que ce sont précisément les petits producteurs agricoles qui constituent le plus fort contingent de sous-alimentés [lire].
Ainsi, les pays non-industrialisés ont eu tendance à réduire la part relative des dépenses en faveur de l’agriculture et l’alimentation au fils des ans, et l’aide au développement de l’agriculture a diminué relativement à l’aide au développement passant de près de 17 % du total dans les années 70 à 3% au début des années 2000. Malgré cela, la production agricole a cru plus rapidement dans les pays non-industrialisés que dans les pays industrialisés.
Si l’on cherche derrière les causes immédiates de l’insécurité alimentaire, qu’elle soit chronique ou qu’elle résulte d’une crise, l’on constate que ces causes auraient pu être éliminées ou fortement réduites si les décisions appropriées avaient été prises par les gouvernements ou la communauté internationale.
La crise alimentaire de 2007-08 en est l’illustration parfaite qui peut être expliquée par toute une série d’erreurs ou de manquements dans le domaine des politiques [lire]. Ces erreurs ou ces manquements, malheureusement, ne sont souvent pas le fruit du hasard mais une conséquence des rapports de force existant tant dans les pays industrialisés où ils sont en faveur de l’agriculture que dans les pays non-industrialisés où ils ont tendance à pénaliser ce secteur [lire].
Ce constat, pour dramatique et décourageant qu’il soit, doit cependant aussi être une source d’espoir. Si la faim est une conséquence des décisions prises par les hommes, cela signifie que d’autres décisions peuvent défaire le faisceau de causes aboutissant à la faim. C’est là un message d’espoir qui demande que tout un chacun se mobilise pour influencer les politiques dans un sens qui aboutisse, enfin, à l’éradication de la faim.
(septembre 2012)