Les idées reçues (et fausses) sur la faim:
Lutter contre la faim c’est trop cher en période de crise
Les idées reçues (et fausses) sur la faim:
Lutter contre la faim c’est trop cher en période de crise
Idées reçues (et fausses) sur la faim:
Idée reçue 9 : lutter contre la faim c’est trop cher en période de crise
Faux
Lutter contre la faim est un investissement rentable qui génère de la croissance économique. De nombreuses études apportent les preuves nécessaires pour établir que la réduction de la faim et l’amélioration de la nutrition a un effet direct sur la croissance économique. Une population mieux nourrie a la capacité physique et intellectuelle de participer activement et profiter des bienfaits générés par la croissance économique.
Une série d’études faites par le Programme Alimentaire Mondial illustre le coût de la faim. Du fait de la perte de millions d’heures de travail, d’une baisse de la productivité du travail, de freins à l’apprentissage des élèves, de décès dus à la sous alimentation et de dépenses de santé supplémentaires, ces études estiment que la faim coûte annuellement 4,7 milliards de dollars (16,5% du PIB) à l’Ethiopie, 3,7 milliards de dollars à l’Egypte (1,9% du PIB), 900 millions de dollars à l’Ouganda (5,6% du PIB) et 92 millions de dollars au Swaziland (3,1% du PIB).
La FAO, de son côté, estime que la sous-nutrition chronique et les carences en micronutriments coûtent chaque année 2 à 3 pour cent du PIB mondial, soit 1400 à 2100 milliards de dollars par an.
Les ressources requises pour lutter de façon durable contre la faim, en développant l’agriculture et l’emploi tant en zone rurale qu’en zone urbaine sont bien inférieures coût de la faim ou aux sommes qui ont été déboursées pour tenter de résoudre d’autres problèmes.
Ainsi, par exemple, la FAO et le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) ont estimé en 2002 qu’il faudrait investir annuellement 4,6 milliards de dollars pour atteindre la sécurité alimentaire dans le continent en moins de 15 ans. Ce chiffre est ridiculement bas si on le compare à l’aide apportée par les pays de l’OCDE à leur agriculture (plus de 350 milliards de dollars pas an) ou les ressources mobilisées par la communauté internationale pour gérer la crise financière internationale (jusqu’à 2000 milliards rien que par les Etats-Unis pour financer leur plan de stabilité financière en février 2009).
L’élan créé par la Conférence de haut niveau réunie à Rome en juin 2008, suivie par le Sommet mondial de l’alimentation en 2009 et la réunion du G8 à l’Aquila au mois d’août de la même année avaient entraîné des promesses par les pays les plus riches d’un financement de plus de 20 milliards de dollars, au moment où la crise alimentaire frappait tant les pays pauvres que les pays riches. Malheureusement, la crise économique et financière a provoqué un désintérêt des pays riches pour la question alimentaire. Au bout du compte, ces pays n’ont mobilisé que très peu de financements additionnels (à peine quelques milliards en 2009)...
(septembre 2012
actualisé en juillet 2013)