Les idées reçues (et fausses) sur la faim:
la faim est due à des événements météorologiques ou à la guerre
Les idées reçues (et fausses) sur la faim:
la faim est due à des événements météorologiques ou à la guerre
Idées reçues (et fausses) sur la faim:
Idée reçue 3 : la faim est due à des événements météorologiques ou à la guerre
Faux
La guerre et les événements météorologiques extrêmes (sécheresse, inondations) peuvent avoir un effet dramatique pour les populations, les jetant dans une situation extrême de dénuement et de malnutrition, du fait d’un échec des cultures ou d’une désorganisation de la production et des échanges. Ces événements et leurs conséquences sont fortement répercutés dans les média. Mais ce n’est là que la pointe de l’iceberg de la faim.
Ainsi, en 2005, la crise au Niger, au Soudan, dans la Corne de l’Afrique et en Afrique australe avait mis 35 millions d’africains dans une situation d’urgence nécessitant une aide alimentaire. Ce chiffre certes très impressionnant n’est cependant rien comparé aux près de 250 millions de personnes qui se trouvaient dans une situation d’insécurité alimentaire chronique sur le continent africain.
En 2012, la crise de la Corne de l’Afrique dont on parle beaucoup dans la presse concerne environ 12 millions de personnes à Djibouti, en Ethiopie, au Kenya et en Somalie, alors que dans ces pays, on estime à environ 50 millions le nombre de personnes souffrant de faim chronique.
C’est la vulnérabilité chronique et l’affaiblissement physique de millions de personnes qui fait que le moindre choc (économique, politique, sanitaire ou climatique) pourra les jeter dans un dénuement extrême. C’est ce que l’on a appelé « les urgences oubliées » par opposition aux urgences dont on parle dans la presse. Ce phénomène, peu visible et donc peu télégénique, constitue cependant la réalité de la faim. Près d’un milliard de personnes se trouvent ainsi dans une situation où leur sous-alimentation les rend incapables de travailler pleinement et les transforme en victimes désignées de maladies qui seraient bénignes pour une personne en pleine possession de ses moyens.
(août 2012)