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8 Octobre 2018
Les conséquences d’un réchauffement climatique de 1.5o au-dessus du niveau de température de l’ère préindustrielle : le rapport spécial du GIEC d’octobre 2018
À ce jour, on estime que les activités humaines ont provoqué un réchauffement global d’environ 1.0°C au-dessus du niveau de température de l’ère préindustrielle, et il est probable qu’elles entraîneront une augmentation de la température mondiale de 1.5°C entre 2030 et 2052, si la tendance actuelle se poursuit.
Énoncé ainsi, de façon plutôt abstraite, on a bien du mal à voir ce que 1 ou 1.5° peut signifier en termes concrets, et ces chiffres peuvent même sembler plutôt faibles, sinon négligeables. Mais ils ne le sont pas, d’autant plus que l’augmentation de température est variable selon les endroits: plus élevée sur la terre ferme qu’au-dessus des océans et bien plus élevée au-dessus de l’Arctique (deux à trois fois plus que la moyenne !).
Le Rapport pour les décideurs du GIEC de 2018 (en anglais) nous donne une idée plus précise des changements en cours et prévus.
L’une des conséquences avérées du réchauffement climatique est l’augmentation de la fréquence et de la violence de certains évènements météorologiques (typhons et ouragans, sécheresses, inondations dues à des pluies fortes, températures diurnes et nocturnes extrêmes) qui font de plus en plus souvent la une de nos médias. Au fur et à mesure que le niveau de la mer s’élève, certains de ces évènements ont un impact accru sur les zones densément habitées ainsi que sur les terres côtières très productives (par exemple par des incursions plus lointaines dans les terres agricoles de l’eau salée lors de tempêtes extrêmes). Les zones les plus affectées par le réchauffement climatique sont les coraux d’eau chaude, les côtes et l’Arctique. Une récente évaluation par les Nations Unies des coûts découlant des catastrophes naturelles fixe leur montant à plus de 2 900 milliards de dollars entre 1998 et 2017, dont près de 80% peut être imputé à des désastres liés au changement climatique (inondations et tempêtes notamment). Sur cette période, les coûts liés aux catastrophes météorologiques ont augmenté de plus de 150%. [lire en anglais]
Deux autres impacts connus sont l’acidification des océans et la réduction de leur teneur en oxygène. Ces deux processus ont des conséquences majeures sur les écosystèmes marins et les services qu’ils peuvent offrir, dans la mesure où la biodiversité diminue, les ressources halieutiques migrent et la productivité générale baisse.
Le réchauffement climatique est aussi la cause d’une perte de biodiversité sur la terre ferme, les vertébrés, les insectes et les plantes voyant une part importante de leur zone géographique climatique disparaître lorsque de grandes régions évoluent d’un type d’écosystème à un autre.
Sur terre, les rendements de maïs, de riz, de blé et d’autres céréales seront concernés négativement, tout particulièrement en Afrique Sub-Saharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique Centrale et du Sud, alors que la qualité nutritionnelle des céréales (du riz et du blé notamment) se dégradera. Le bétail, lui aussi, sera touché par la diminution de la qualité de son alimentation, par les maladies et par une diminution des disponibilités en eau.
Ces résultats soulignés par le GIEC ne sont pas nouveaux ; ils confirment ce qui était déjà connu et reposent sur un vaste ensemble de travaux de recherche, y compris les plus récents. Bien des impacts décrits frappent directement nos systèmes alimentaires et constituent une menace pour la stabilité de notre alimentation [lire].
Rappelons ici que si notre nourriture est l’une des principales victimes du changement climatique, la façon selon laquelle nous produisons, transformons, conservons et transportons notre alimentation est une cause majeure des émissions de gaz à effet de serre, et donc du changement climatique. Cela signifie que si nous voulons stopper le réchauffement climatique, nous devrons modifier fondamentalement notre manière de produire et de consommer notre nourriture [lire].
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Pour en savoir davantage :
•UNISDR (Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes), Rapport Annuel 2017(en anglais).
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Dernière actualisation: octobre 2018