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17 octobre 2019
Le triple fardeau de la malnutrition continue de s’alourdir dans le monde, selon l’UNICEF
Un enfant âgé de moins de 5 ans sur trois n’est pas nourri de ce qu’il lui faut pour bien grandir, dit l’UNICEF dans son dernier rapport sur « La situation des enfants dans le monde 2019 ». En 2018 :
•149 millions d’enfants de moins de 5 ans avait un retard de croissance ;
•près de 50 millions d’enfants souffraient d’émaciation ;
•340 millions d’enfants enduraient un déficit de vitamines et de minéraux.
En outre, le surpoids et l’obésité continue de se répandre rapidement parmi les enfants de ce groupe d’âge.
Le retard de croissance correspond à une situation où les enfants sont trop petits pour leur âge. C’est la conséquence d’une privation de nourriture dans le passé et il augure d’un futur fait de pauvreté.
L’émaciation est une forme extrême de sous-nutrition faisant que les enfants sont trop maigres pour leur taille. Elle peut être mortelle dans sa forme la plus grave.
Le déficit en vitamines et en minéraux que l’on a pris l’habitude de qualifier de « faim insoupçonnée » - peut-être qu’elle est moins directement visible que les autres formes de sous-nutrition - a des conséquences négatives très sérieuses sur le développement intellectuel des enfants.
Le surpoids, quant à lui, peut entraîner le diabète, la stigmatisation et la dépression, et il augure souvent une obésité à l’âge adulte qui a de sérieuses conséquences sanitaires et économiques.
Ces états affectent chacun la croissance des enfants, nuit à leur développement et compromet leur futur. Ce sont les enfants vivant dans des familles pauvres et marginalisées qui sont le plus souvent les victimes de ces formes de malnutrition qui contribuent à perpétuer la pauvreté d’une génération sur l’autre.
Pour l’UNICEF, la situation observée résulte du fait que seuls 2 nourrissons de moins de six mois sur 5 sont exclusivement allaités, comme recommandé, et que l’utilisation de substituts au lait maternel augmente rapidement. Une autre raison est que les enfants ne mangent guère de fruits, de légumes, d’œufs, de produits laitiers, de poisson ou de viande.
Un facteur aggravant le surpoids au cours de la vie est que les adolescents consomment de plus en plus de boissons gazeuses contenant de grande quantité de sucre ainsi que de l’alimentation rapide riche en graisses et en sel. Dans les villes, cette habitude résulte largement du fait de l’omniprésence d’aliments transformés riches en calories et pauvres en nutriments.
Source: UNICEF, traduit en français par lafaimexpliquee.org
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L’UNICEF estime que pour inverser l’évolution en cours il faudra apporter des changements fondamentaux à nos systèmes alimentaires afin de qu’ils puissent fournir des aliments diversifiés, nourrissants, surs et bon marché.
Investir dans de meilleurs régimes alimentaires est un investissement très rentable : par exemple, nous dit l’UNICEF, chaque dollar investi dans la réduction des retards de croissance rapporte l’équivalent d’environ 18 dollars dans les pays durement touchés.
Mentionnons ici quelques chiffres marquants avancés par l’UNICEF dans son rapport :
•3 500 milliards de dollars : c’est le coût annuel estimé pour l’économie mondiale de la malnutrition sous toutes ses formes (soit l’équivalent d’environ 1,5 fois le PIB de la France) ;
•7 000 milliards de dollars : ce sont les pertes économiques estimées dans les pays à revenu faible et intermédiaire imputables aux maladies cardiaques, au cancer, au diabète et aux maladies respiratoires chroniques (entre 2011 et 2025) ;
•8,50 dollars : c’est le coût supplémentaire par enfant et par an pour atteindre les objectifs mondiaux relatifs au retard de croissance chez les enfants âgés de moins de 5 ans.
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Pour en savoir davantage :
-UNICEF, La situation des enfants dans le monde 2019 - Enfants, nourriture et nutrition - Bien grandir dans un monde en mutation - résumé analytique, UNICEF, 2019.
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Dernière actualisation : octobre 2019
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