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28 mai 2014
Le programme Feed the Future des USA : interventions nutritionnelles, agriculture intensive et facilitation des investissement privés
Le rapport annuel pour 2014 de ‘Feed the Future’ présente les principaux résultats de ce programme lancé par le Président Obama en 2009, peu après son élection :
•Interventions nutritionnelles bénéficiant à plus de 12,5 millions d’enfants (par exemple, au Bangladesh, le programme a distribué 1,6 million de sachets de poudre riche en micronutriments ; il a également aidé une entreprises éthiopienne à développer des produits nutritionnels à base de pois chiche, notamment des suppléments alimentaires prêts à l’utilisation)
•Aide apportée à 7 millions de paysans et producteurs vivriers en vue de l’adoption de nouvelles technologies et pratiques de gestion des cultures sur plus de 4 millions d’hectares (semences et autres actions sur la génétique des plantes, engrais, irrigation et gestion de l’eau, développement de l’horticulture)
•Soutien à l’investissement privé selon les principes de l’investissement agricole responsable [lire davantage sur les questions foncières et d’investissement ici].
A ce jour, le programme a dépensé 2,3 milliards de dollars, montant que l’on peut comparer à l’engagement initial de 4,2 milliards (soit un taux d’engagement des dépenses de 55%). Dans le cadre de ce programme, quelques propositions ont aussi été formulées de réforme des modalités de l’aide alimentaire américaine. [lire plus détails ici]
Feed the Future joue également un rôle important dans la Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition dont l’action a été fortement critiquée à cause de la faible place qui y est laissée à la participation des populations, des conditions favorables qui y sont créées pour les entreprises étrangères au détriment des communautés locales, de la concentration des investissements dans le domaine des exportations traditionnelles de produits tropicaux, ainsi que du manque de règles spécifiques de gouvernance des ressources naturelles, en particulier de la terre, pour la protection des communautés rurales. Feed the Future s’est aussi engagé dans des partenariats avec Grow Africa. Feed the Future travaille avec ces partenaires pour disséminer des technologies et programmes qui ont fait leurs preuves, élargir les interventions et programmes nutritionnels, et mener des recherches en vue de développer la prochaine génération d’innovations pour les producteurs de nourriture.
Feed the Future adopte un modèle de développement qui accorde une place très importante au partenariat avec le secteur privé, l’accès et le lien vers des outils, des technologies et vers l’économie globalisée par le développement du marché. Pour Feed the Future, les paysans doivent apprendre à devenir des entrepreneurs.
Les principaux partenaires du programme comprennent également :
•La Millennium Challenge Corporation (MCC) qui fait des investissement dans l’agriculture, le foncier et les routes dans un certain nombre de pays, y compris le Mozambique, la Tanzanie et le Sénégal, mais qui travaille aussi au Burkina Faso, au Bénin et au Niger
•La United States African Development Foundation (USADF)
•L’Office of the United States Trade Representative qui est particulièrement actif dans le domaine de l’aide aux réformes des politiques.
La stratégie de ce programme semble être de repérer des champions : la priorité est donnée aux pays d’Afrique qui ont plus que triplé leurs investissements publics agricoles au cours des 10 dernières années, et qui ont un taux de croissance plus du double de celui des 25 autres pays pour lesquels les données sont disponibles. Les pays bénéficiaires doivent aussi être décidés à s’engager dans des réformes des politiques favorables au développement du marché.
Dans le domaine du soutien nutritionnel, une composante essentielle est la promotion de l’utilisation de suppléments alimentaires et la distribution de sachets de poudre de micronutriments dans le but d’avoir des résultats immédiats, plutôt que de chercher à développer des changements durables dans les régimes alimentaires qui soient fondés sur la production locale. Dans cette approche, ceux qui ont faim sont davantage considérés comme des clients potentiels pour des fabricants de suppléments alimentaires que des acteurs qui doivent être soutenus pour sortir par eux-même de leur condition de sous-alimentés.
Dans le domaine de la production, l’accent est mis sur la promotion d’une agriculture fondée sur l’utilisation d’intrants présentée sous son alternative « d’intensification durable» qui se caractérise par une utilisation plus économique des engrais grâce à une diminution des doses utilisées du fait de l’utilisation de méthodes améliorées d’application. Le programme coopère aussi avec des multinationales en utilisant leur expertise technique et dans le domaine de la gestion commerciale: General Mills, Cargill, Royal DSM et Bühler ont ainsi donné une assistance technique spécialement adaptée au programme. Mais le rapport ne dit pas grand chose sur les autres modes d’implication de ces entreprises dans le programme.
Ce rapport montre que ce programme des USA est fondé sur des principes et objectifs similaires que ceux qui sont promus par l’Africa Progress Panel ou AGRA, que nous avons déjà été amenés à commenter sur ce site [lire nos commentaires sur l’Africa Progress Panel et sur AGRA).
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Pour en savoir plus:
Feed the Future, 2014 Feed the Future Progress Report - Accelerating Progress to End Global Hunger
Dernière actualisation: mai 2014
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