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4 mars 2013



Le budget de l’aide française au développement est-il conforme aux priorités des français?


En novembre dernier, un sondage réalisé par IPSOS pour l’AFD sur l’opinion des français sur l’aide au développement (voir nos nouvelles du 20 novembre dernier) révélait l’importance accordée par les français à la coopération avec les pays pauvres dans les domaines prioritaires de la lutte contre la pauvreté et la faim, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme, et de l’aide à la croissance économique.


La semaine dernière, à l’occasion des Assises du développement et de la solidarité internationale qui ont été closes le 1er mars par François Hollande, l’AFD a communiqué les chiffres clé sur l’aide française. Ces chiffres montrent une légère baisse dans les montants alloués à l’aide (voir schéma ci-dessous). Ils montrent que le budget de l’aide française reste bien en-deçà de l’engagement pris par les pays de l’OCDE d’allouer 0,7% de leur PIB au financement de l’aide internationale.






Les chiffres disponibles montrent également que seulement 5,6% de l’aide porte sur l’agriculture et la sécurité alimentaire et 9.3% au soutien de la croissance. 51% des dépenses d’aide ont rapport à des actions se rapportant à la dette, la prévention et règlement des conflits, la paix et sécurité, le soutien aux ONG, l’aide humanitaire, l’aide budgétaire et l’aide non ventilable sectoriellement.


D’après les chiffres de l’OCDE, l’Afrique reste la principale bénéficiaire de l’aide française, toute modalités confondues, avec environ 51% du total en 2011.


Il est assez difficile d’avoir une idée plus précise, à partir des chiffres disponibles publiquement sur les sites officiels français ou même sur le site de l’OCDE, de la mesure dans laquelle la structure des dépenses totales de la France dans le domaine de l’aide sont en conformité avec les priorités affirmées par les français lors du sondage IPSOS, ni par conséquent d’estimer les modifications qui seraient éventuellement nécessaires pour mieux les aligner sur ces priorités.


Si l’on ose faire le parallèle entre la lutte contre l’extrémisme au Sahel à l’heure actuelle et celle contre le communisme en Europe de l’Ouest à la fin de la Seconde guerre mondiale, on ne peut pas s’empêcher de se demander si la solution militaire est la bonne à moyen terme. Ce n’est pas prendre de risque en disant que le Plan Marshall, financé à grand renfort de dollars, a joué un rôle déterminant d’abord directement dans l’installation durable de l’économie de marché puis, plus tard, indirectement de la chute du mur de Berlin. Ne faudra-t-il pas investir massivement dans le développement au Sahel pour couper l’herbe sous le pied de tous les extrémismes tout en résolvant le problème de la faim et de la pauvreté? La question mérite d’être posée au moment où l’on réfléchit au futur de cette région. Elle devrait être au centre des efforts diplomatiques de la France, d’autant plus si l’on se souvient que les Etats-Unis ont déjà déversé des centaines de millions de dollars dans le renforcement de l’armée malienne avec le résultat que l’on connait...

 

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Dernière actualisation:   avril 2013