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16 septembre 2014
Biodiversité contre OGM : comment donner aux plantes une meilleure capacité de résistance à la sécheresse ?
On savait depuis longtemps que la capacité des légumineuses à vivre en symbiose avec les bactéries de type Rhysobium leur conférait l’aptitude à fixer l’azote de l’air et donc de croître sans avoir à dépendre exclusivement de l’azote se trouvant dans le sol et produire des résidus de culture contribuant à la richesse en azote du sol. Mais on ne savait pas encore que d’autres symbioses, favorisées par l’homme, pouvaient conférer d’autres aptitudes tout aussi intéressantes aux plantes.
Mais c’est pourtant ce que des chercheurs de la société Adaptive Symbiotic Technologies, basée à Seattle dans l’État de Washington, aux États-Unis, ont découvert et commencé à commercialiser.
Tout avait commencé lors d’une discussion à table entre deux chercheurs. Elle portait sur les avantages que pourrait avoir la biodiversité sur la capacité des plantes à mieux vivre dans un environnement défavorable. Vingt ans plus tard, après de longues années de recherches menées dans des écosystèmes les plus défavorables, et après avoir créé une startup (Adaptive Symbiotic Technologies), ces chercheurs et leur équipe vont mettre sur le marché cet automne des semences de maïs, de riz, de soja et de blé (des semences d’autres plantes, notamment de légumes, sont programmées pour un avenir proche) traitées de façon à ce que ces plantes vivent en symbiose avec un champignon trouvé au parc de Yellowstone. L’association avec ce champignon confère à ces plantes la capacité de croître dans des conditions de sécheresse et de chaleur extrêmes. Des tests effectués à grande échelle ont ainsi montré que les plantes «traitées» ont eu des rendements supérieurs de 85% par rapport à des plantes non traitées lors de la grande sécheresse observée dans le Midwest américain en 2012.
Il s’avère que cette association plante-champignon donne aussi aux plantes des capacités importantes de plus grande résistance aux maladies, ce qui devrait permettre de diminuer fortement (voire éliminer ?) les traitements phytosanitaires.
On ne peut que se féliciter de cette avancée très prometteuse qui prouve une fois de plus qu’il est potentiellement bien plus intéressant d’investir dans la recherche pour améliorer l’agriculture en sec, que d’engloutir des milliards dans des projets d’irrigation pharaoniques qui ne sont en général pas durables et qui ne profitent qu’à une minorité de producteurs (et entreprises de BTP) [lire davantage sur cette question]. Elle montre aussi qu’il y a moyen de progresser en utilisant la biodiversité et les phénomènes naturels, sans avoir à recourir aux techniques de modification génétique et aux OGM.
Espérons cependant que Adaptive Symbiotic Technologies, qui se veut une entreprise «différente» et oeuvrant pour une agriculture durable, et qui se pose en concurrente des producteurs d’OGM, n’en profitera pas pour établir un monopole qui aurait la capacité d’extraire de juteux profits du monde agricole, comme le font les grandes entreprises semencières déjà en place [lire davantage sur cette question].
Faisons tout pour que cette nouvelle technologie soit accessible aux producteurs les plus pauvres !
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Pour en savoir davantage:
-Le site de Adaptive Symbiotic Technologies http://www.adaptivesymbiotictechnologies.com
-I. Lapowsky, Fungus Could Be the Key to Avoiding a Global Food Crisis, Wired, 2014
-M. Tennesen, More Food from Fungi? Crop-Enhancing Microbes Challenge Genetic Engineering, Scientific American 2010
Dernière actualisation: septembre 2014
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