Dernière actualisation: novembre 2012

28 octobre 2012

OGM: Séralini les pieds dans nos plats

L’interview du Professeur Séralini, auteur d’une étude controversée sur la toxicité du maïs transgénique NK 603 et du Roundup de Monsanto, dans 19 H Paul Amar sur France 5 (entre la 21ème et la 32ème minute de l’émission), montre qu’en menant cette étude il a réussi bien plus que de simplement semer le doute sur ce maïs OGM et cet herbicide, mais qu’il a fait trembler sur ses fondements tout le système alimentaire.

Il a en effet mis en évidence des lacunes dans les procédures d’expérimentation utilisées (notamment la durée des tests), leur caractère secret (les résultats des expériences sur lesquels se base l’autorisation de mise sur le marché ne sont pas publics) et la collusion existant entre certains experts et les autorités sanitaires, d’une part, et les compagnies produisants les produits autorisés, d’autre part. Il est à noter qu’aucun expert ou représentant des autorités sanitaires n’a trouvé bon de venir contredire le Professeur Séralini devant les caméras de la télévision.

Les critiques faites au Professeur Séralini par ses détracteurs (financement de l’étude, méthode d’expérimentation et analyse des résultats, communication) montrent combien il a mis le doigt là où ça fait mal, à savoir: le financement des études par les compagnies, les méthodes des tests, la publicité des résultats et la transparence des analyses. Ces points s’appliquent aux OGM et aux pesticides, mais aussi plus largement à toute l’alimentation et même aux médicaments. La création du CRIIGEN en 1999 était un tentative pour mettre en oeuvre des procédures indépendantes et plus transparentes.

C’est une chance que le (encore) nouveau ministre de l’agriculture français (Stéphane Le Foll) apporte un appui politique à la démarche en demandant à l’Union Européenne une remise à plat ses protocoles d’autorisation.

On peut aussi espérer que se fera dans un avenir proche la comparaison entre les méthodes et résultats de l’étude Séralini avec celle faite par Monsanto et qui a amené à la mise en marché du NK 603.

Le coup de pied dans la fourmilière mis par le Professeur Séralini pourra ainsi peut-être aboutir à une véritable amélioration du fonctionnement du système alimentaire.

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