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23 août 2013
Un intéressant discours sur l’agriculture en Afrique par le président du FIDA (Fond international de développement agricole)
A l’occasion de la Sixième Semaine Scientifique Agricole Africaine organisée par le FARA (Forum pour la Recherche Agricole en Afrique) à Accra, au Ghana, en juillet dernier, le président du FIDA, le nigérian Kanayo F. Nwanze, a fait un discours très intéressant dont il est utile de mentionner ici ertains points-clé.
Pour Nwanze:
•Si aujourd’hui l’Afrique est déficitaire en nourriture, c’est que l’agriculture y a été abandonnée au cours des dernières décennies du fait du sous investissement et des programmes d’ajustement structurels imposés par la Banque mondiale qui se sont notamment traduitspar une quasi destruction du système de recherche et d’éducation agricoles
•Il faut relancer la recherche agricole, mais non une recherche agricole qui se concentrerait sur les technologies les plus avancées pour le plaisir des chercheurs, mais une recherche agricole qui soit inclusive, ait pour objectifs le développement économique, la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la nutrition, des écosystèmes plus sains et des sociétés plus cohésives, le tout au bénéfice des petits producteurs pauvres qui représentent 80% des exploitations agricoles en Afrique et y produisent 90% de la nourriture locale.
•Distribuer des engrais et des semences ne suffira pas à mobiliser le potentiel agricole africain, mais il s’agira avant tout de mettre en oeuvre de meilleures politiques agricoles, d’investir dans les infrastructures, de garantir aux producteurs - notamment aux femmes - l’accès à la terre, à la connaissance et aux marchés locaux et internationaux.
Sans pour autant réellement remettre en cause le modèle agricole conventionnel basé sur l’utilisation massive de produits chimiques coûteux, Nwanze souligne l’importance de développer par la recherche des technologies agricoles à la fois durables et accessibles par les petits producteurs pauvres.
Voilà certainement un discours qui rassure sur la direction que prend la nouvelle pensée sur le développement de l’agriculture et la lutte contre la faim en Afrique et dans le monde parmi les dirigeants des grandes organisations internationales et régionales s’occupant du développement agricole. Il vient compléter les récents signes donnés par le directeur général de la FAO, le brésilien Graziano da Silva, sur l’importance du développement des circuits de commercialisation courts et de la nécessité des producteurs de mieux se regrouper et s’organiser.
On est là bien loin de la pensée de la Banque mondiale qui croit encore que la solution pour l’Afrique c’est l’investissement massif dans l’agriculture par les fonds de pensions et les grandes multinationales agroalimentaires, avec comme conséquence une exclusion de plus en plus grande de la masse de la population rurale africaine à qui il ne resterait que le choix entre devenir ouvrier agricole ou migrer vers les villes... [lire notre commentaire sur la pensée de la Banque mondiale]
Dernière actualisation: août 2013
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