Dernière actualisation: novembre 2012

22 novembre 2012

Nouveau partenariat contre la faim en Afrique

Réunis hier à Addis Abeba (Ethiopie), la présidente de la Commission de l’Union Africaine, le Directeur général de la FAO et l’ancien président brésilien Lula représentant l’Institut Lula ont décidé d’unir les efforts de leurs institutions pour lutter contre la faim en Afrique. L’idée est de faire une alliance entre le poids politique de la Commission de l’Union Africaine, le savoir-faire technique de la FAO et l’influence internationale de l’ancien président Lula qui avait lancé dès le début de son premier mandat de président du Brésil son initiative «Fome Zero» (faim zéro) qui a depuis servi de modèle de programme de lutte contre la faim.

Les trois institutions qui se sont ainsi retrouvées autour de ce partenariat espèrent pouvoir attirer d’autres partenaires pour pouvoir enfin venir à bout de la faim en Afrique. Afin de susciter l’intérêt de ces partenaires potentiels, les trois institutions envisagent d’organiser une réunion de haut niveau en mars prochain.

Les trois personnalités à l’origine de cette nouvelle initiative soulignent l’énorme potentiel agricole de l’Afrique, l’expérience acquise, notamment au Brésil, en matière de transfert de ressources financières vers les populations défavorisées, de programme d’épargne-crédit pour les pauvres et de programme de sécurité alimentaire.

Rappelons ici que selon la FAO, il y avait en Afrique 239 millions de personnes sous-alimentées en 2010-2012, soit près de 23% de la population. A titre de comparaison, on estime à 868 millions le nombre total de personnes souffrant de la faim dans le monde, soit 12,5% de la population mondiale totale.

Lancé en 2003 par le président Lula dès le début de son premier mandat présidentiel et avec l’appui de la FAO, le programme «Fome Zero» cherchait à concrétiser le droit à l’alimentation pour les 44 millions de brésiliens qui vivaient alors avec moins de 1 dollar par jour. Ce programme était fondé sur la consolidation des multiples programmes sociaux qui existaient déjà au Brésil en vue de leur donner plus de cohérence pour plus d’efficacité. Il s’agissait de mettre en place des mécanismes susceptibles d’une part de transférer aux plus pauvres les ressources nécessaires pour pouvoir avoir accès à la nourriture (sous forme de transferts financiers directs, de créations d’emplois, d’augmentation du salaire minimum légal et de subventions diverses et plus ou moins ciblées à la consommation), et d’autre part d’accroitre la disponibilité en produits alimentaires à bas prix. Le coût total du programme «Fome Zero» n’est pas connu précisément mais il se chiffre en milliards de dollars annuellement (en 2006, ce sont environ 3 milliards de dollars qui ont été alloués au programme). Le programme a subit de nombreuses critiques, notamment de la part de l’opposition brésilienne, mais il reste néanmoins, et malgré certaines faiblesses, l’exemple le plus avéré à ce jour d’un programme cohérent de lutte contre la faim.

Rappelons également que l’Union Africaine a lancé en 2003, avec l’appui technique de la FAO, son Programme Détaillé pour le Développement de l’Agricole Africaine (PDDAA) dont l’objectif est d’éliminer la faim et de réduire la pauvreté grâce à l’agriculture, et d’aider les pays africains à atteindre un degré plus élevé de croissance économique grâce à un développement axé sur l’agriculture. Le PDDAA structure ses activités autour de 4 piliers:

1. 1. Pilier 1 - Etendre les superficies exploitées en gestion durable des terres
      Pilier 2 - Améliorer les infrastructures rurales et les capacités d’accès aux marchés liées au commerce
      Pilier 3 - Augmenter l’approvisionnement alimentaire et réduire la faim
      Pilier 4 - Recherche agricole, diffusion et adoption des technologies
      

   2. 
      

2. Le PDDAA a connu quelques retards dans sa mise en oeuvre du fait de difficultés de financement et de procédures complexes visant à faire participer l’ensemble des pays africains à son exécution.
   

José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO depuis 2011 était le ministre extraordinaire pour la sécurité alimentaire du président Lula au moment du lancement du programme «Fome Zero» au Brésil.

Pour en savoir davantage:

J. Graziano, M. E. Del Grossi, G.de França, Le programme Faim Zéro - L’expérience brésilienne, Ministère du développement agraire du Brésil, 2011 (en portugais) (en anglais)

Pour vos commentaires et réactions: lafaimexpl@gmail.com