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20 août 2013


Du nouveau sur les OGM: levée de l’interdiction en France et stratégie «diabolique» pour la nouvelle génération d’OGM


C’est en pleine trêve estivale, le 1er août, que le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a pris la décision de lever le moratoire interdisant la culture du maïs transgénique MON810 de Monsanto. La France se met ainsi en ligne derrière l’AESA (Autorité européenne de sécurité des aliments) dont les liens avec le mouvement pro-OGM ne sont plus à démontrer et dont la décision d’autoriser la culture du MON810 est basée sur une étude que l’on accuse Monsanto d’avoir bidonnée. [lire nos nouvelles d’octobre 2012 et l’article d’Inf’OGM]. Rappelons cependant que le mais MON810 est suspecté de toxicité dans la mesure où il produit une toxine destinée à éliminer les insectes ravageurs. Les procédures des études de toxicologie avant mise sur le marché et qui actuellement imposées en Europe par l’AESA, notamment la durée d’expérimentation, continuent à faire débat car elles ne permettent pas de conclure de façon convaincante (voir quelques éléments de ce débat dans notre rubrique OGM).


Comme l’indique un article du Monde [lire], le gouvernement français, pour sa part, reste opposé à la culture d’OGM sur le territoire national. Rappelons que huit pays européens avaient décidé un moratoire sur la culture d’OGM sur leur territoire. Il s’agissait de l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la France, la Grèce, la Hongrie, le Luxembourg et la Pologne.




Cette décision du Conseil d’Etat survient alors que la stratégie suivie pour le développement d’une nouvelle génération d’OGM ne laisse pas d’inquiéter. Comme le souligne Pierre Barthélémy sur son blog en date du 18 août dernier, hébergé par Le Monde [lire], cette nouvelle génération, contrairement à la précédente qui se contente de produire un insecticide pour se protéger, sera elle-même l’insecticide. Ceci se fera par l’intégration dans le patrimoine génétique de la plante OGM d’une séquence d’ADN qui rendra la plante capable de produire des ARN messagers pouvant bloquer certains processus vitaux de synthèse de protéines indispensables aux organismes des ravageurs, avec pour conséquence leur mort.


Les chercheurs à la pointe de cette technologie prétendent qu’il est possible de cibler la production de ces ARN messagers sur les ravageurs visés sans qu’ils n’aient de conséquences sur d’autres êtres vivants proches, ni donc pas davantage sur les mammifères (l’homme ou bien les animaux domestiques qui pourraient consommer la plante OGM). Cependant, la certitude affichée par les chercheurs quant à l’absence de risque de cette technologie pour les humains vient d’être mise à mal par une étude chinoise citée par Barthélémy qui aurait mis en évidence de tels ARN messagers dans le sang humain de personnes ayant consommé l’OGM...


En attendant, les grandes manoeuvres sont en cours dans ce domaine, les multinationales semencières cherchant à se placer en faisant l’acquisition d’entreprises à la pointe de la recherche, telle l’entreprise belge DevGen acquise récemment par Syngenta [voir l’article de Barthélémy].

 

Dernière actualisation:    août 2013

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