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Une étude sur les effets nocifs des OGM qui risque de faire date...
L’étude toxicologique sur le maïs transgénique NK 603 et l'herbicide Round Up menée par le Professeur Gilles-Eric Séralini, de l’Université de Caen, démontre l’effet cancérigène de ces deux produits sur des rats. Les résultats ont été publiés aujourd’hui par la revue américaine "Food and Chemical Toxicology", une référence en matière de toxicologie alimentaire.
L’étude sur le NK 603 de Monsanto a porté sur 200 rats pendant une période de 2 ans. Les rats, nourris de NK 603 ont développé des pathologies lourdes, des tumeurs cancéreuses et un fort taux de mortalité dès le 13 ème mois de l’expérience. Ce même mais dans nos assiettes et donné aux animaux dont nous consommons les produits, présenterait donc de gros risques pour l’homme.
Il est encore trop tôt pour prévoir les implications de ces résultats qui pourraient remettre en cause l’une des bases du système alimentaire mondial. En effet, bien que la culture des OGMs soit limitée dans l’Union Européenne à seulement trois variétés (deux de maïs et une de pomme de terre), la liste des produits autorisés à l’importation est très longue. Cela représente plusieurs milliards d’Euros chaque année, la plus grande partie étant constituée par des produits entrant dans l’alimentation animale. Un changement de réglementation aurait des effets spectaculaires sur l’agriculture et l’alimentation en Europe.
Forte de ces conclusions Corinne Lepage, ancien ministre et auteure de "La vérité sur les OGM, c’est notre affaire", compte demander une réplication de cette étude par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA European Food Safety Authority) et met en cause la responsabilité des politiques et des agences sanitaires française et européenne. En effet, il faut savoir que la certification des aliments effectuée par ces agences est basée sur des expériences menées sur des périodes trop courtes pour assurer l’innocuité des produits (3 mois en général), sous la responsabilité des industriels responsables pour leur mise en marché et sans que les résultas des expériences soient accessibles à la communauté scientifique! Une pratique contraire à la déontologie de la recherche! Ainsi, le Professeur Séralini, pour avoir accès à une expérience menée par Monsanto sur le NK 603 a dû avoir recours à un subterfuge avec l’appui d’états membres de l’UE (il s’est avéré que cette étude avait donné des indications sur une dégradation du foie des animaux sur lesquels les tests avaient été menés).
Les chercheurs qui avaient essayé de mener des tests sur une période plus longue dans le passé récent, s’étaient vu licencier de leur laboratoire, illustration des pressions fortes exercées par les compagnies multinationales sur le système de recherche et de certification. La création du CRIIGEN (voir ci-dessous) en 1999 a permis enfin de développer des tests réellement indépendant de l’industrie.
Il est de notoriété publique que les experts et les agences sanitaires sont fortement dépendantes des compagnies produisant des OGM et des produits phytosanitaires. A titre d’exemple, une ancienne directrice de l’unité OGM de l’EFSA a été recrutée par Syngenta après avoir quitté l’Agence. De même, en 2012, une membre du conseil d’administration de l’EFSA est partie pour rejoindre le lobby International Life Sciences Institute.
Ecologiste, Gilles-Eric Séralini, chercheur en biologie moléculaire, a déjà publié plusieurs ouvrages exprimant clairement ses positions sur le devenir de la planète, notamment avec «Ces OGM qui changent le monde» (Flammarion), paru en 2004 et revu en 2010. Il a fondé le Comité de recherche et d'information indépendants sur le génie génétique (CRIIGEN) qui a pour objet :
-La recherche et l'information sur le génie génétique et ses impacts dans les domaines de la biologie, de l'environnement, de l'agriculture, de l'alimentation, de la médecine et de la santé publique, i
-La mise à disposition de l'information recueillie,
-La création d'un laboratoire de recherche et d'analyses, ou la sous-traitance, pour ses propres investigations, afin d'effectuer des prestations de service.
Il est important de rappeler ici, que du point de vue de la faim dans le monde, les OGM ont un autre désavantage fondamental par rapport aux variétés conventionnelles. Elles sont en effet patentées et il est impossible de réutiliser les graines d’une récolte comme semences l’année suivante, ce qui signifie qu’un producteur voulant utiliser des OGM doit racheter des semences chaque année. Ceci rend ces semences OGM inaccessibles pour la plupart des petits producteurs des pays non-industriels, ceux-là même qui souffrent de sous-alimentation. Avec le temps, ces petits producteurs se trouvent en compétition de plus en plus défavorable avec un nombre croissant de producteurs utilisant des OGM, et donc voient leur situation économique de plus en plus vulnérable. (Lire davantage sur les OGM et la faim dans le monde)
Dernière actualisation: septembre 2012
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