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3 septembre 2012                                       

                                                                                           

Offensive contre l’agriculture bio

Une étude  conjointe du Centre sur les politiques médicales de l’Ecole de médecine de l’Université de Stanford (Californie) et du Département des affaires des vétérans de Palo Alto (VAPAHCS), à partir d’une revue de  237 papiers provenant de 17 études de populations consommant ou non des produits bio, ainsi que de 237 études analysant la composition de produits bio et non bio, conclut que la consommation de produits bio n’apporte aucun avantage aux consommateurs. Les chercheurs reconnaissent cependant qu’aucune étude analysée portant sur des groupes de population analysés ne suivait ces groupes sur une période de plus de 2 ans.

La presse nationale et internationale s’est fait l’écho de cette étude pour conclure l’absence d’intérêt de l’agriculture biologique.

C’est là une conclusion bien hâtive. Pour deux raisons principales:

  1. - Aucune des études revues ne porte sur plus de 2 ans, alors que l’ingestion de produits toxiques à petites doses n’aura des effets qu’à long terme dans la mesure où le corps a tendance à les accumuler au fur et à mesure que les années passent. Pour pouvoir conclure, il faudrait donc suivre ces groupes de population sur une période bien plus longue (15-20 ans), d’autant plus qu’il a été prouvé que les fortes doses de pesticides et autres produits chimiques auxquels les producteurs agricoles sont exposés ont un effet négatif sur leur santé.

  2. -Elle omet de préciser que la justification de l’agriculture bio n’est pas uniquement d’ordre sanitaire, mais aussi d’ordre écologique. En effet, l’agriculture non-biologique utilise de fortes doses de produits chimiques toxiques qui se retrouvent en excès dans le sol avec un effet stérilisateur sur la faune qui y vit (microorganismes et lombrics qui ont un rôle fondamental dans la croissance des végétaux). Ces produits, du fait du lessivage (par la pluie ou l’irrigation) finissent aussi par se retrouver dans les nappes phréatiques et les cours d’eau qui sont notre source d’eau de boisson.

Il est donc tout à fait fallacieux de formuler une quelconque conclusion à partir de cette étude très incomplète.

Malheureusement, la presse ne s’encombre pas de principes de rigueur intellectuelle et scientifique et s’empresse de répéter ces conclusions douteuses.


A croire que l’on cherche à relancer une offensive contre l’agriculture bio qui est en pleine expansion et est promise à un grand avenir, au grand dam des industriels produisant engrais et produits phytosanitaires dont la consommation viendrait à diminuer fortement, si l’agriculture biologique continuait à se développer au rythme actuel!


Pour en savoir davantage:


  1. Stanford School of Medicine: Little evidence of health benefits from organic foods, Stanford study finds (en anglais)

  2. News Médical L'Étude trouve peu de différence important dans les effets salutaires entre les nourritures organiques et conventionnelles

  3. Santé médecine : Pierrick Bourgault (ingénieur en agriculture) : "L'étude de Stanford ne tient pas compte de l'intérêt global du bio"

  4. Psychomédia: Aliments bio: les conclusions douteuses d'une étude relayées sans discernement

  5. La France agricole Une analyse américaine met en doute leurs avantages face aux produits conventionnels

 

Dernière actualisation: septembre 2012

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