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25 mars 2015



La recherche et la biodiversité peuvent nous aider à lutter contre l’impact négatif du changement climatique : l’exemple du haricot


Le haricot (Phaseolus vulgaris) est une source essentielle de protéines dans notre alimentation et l’une des principales sources de protéines qui ne sont pas d’origine animale. C’est aussi un ingrédient fondamental dans le régime alimentaire traditionnel dans un grand nombre de pays. En Afrique et en Amérique Latine, le haricot est particulièrement important, surtout pour les groupes de population les plus pauvres. C’est la raison pour laquelle, on fait souvent référence aux haricots comme « viande des pauvres ». On estime que les haricots entrent dans l’alimentation de plus de 400 millions de personnes dans le monde. En plus d’être une importante source de protéines, ils apportent également au régime alimentaire des fibres, des glucides complexes, des vitamines et des oligoéléments. Il est aussi prouvé que manger des haricots réduit les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète.





Le problème avec les haricots c’est que l’on craint que leur production ne souffre énormément du changement climatique dans la mesure où ils sont très sensibles à l’augmentation de la température et à la sécheresse. Des simulations menées par des chercheurs ont montré que, avec les variétés utilisées actuellement, les superficies adaptées à la culture des haricots risquent de diminuer de 50% d’ici aux alentours de 2050.


Mais il y a de l’espoir, car des chercheurs du Partenariat mondial de recherche agricole pour un futur sans faim (CGIAR) ont identifié une trentaine de variétés de qualité de haricot qui montrent une excellente tolérance envers des températures de 4 °C supérieures aux températures normalement tolérées par les haricots. Avec ces variétés résistantes à la chaleur, la réduction des superficies adaptées à la culture du haricot ne pourrait être que de 5%, même dans le cas où l’on fait l’hypothèse modérée que ces nouvelles variétés ne supporteraient qu’une augmentation de 3°C aux températures normalement tolérées. Dans certaines zones, l’utilisation de ces nouvelles variétés pourrait même faire que les superficies potentiellement adaptées aux haricots pourraient être plus importantes que ce qui a été estimé jusqu’à présent.


La plupart des nouvelles variétés de haricot tolérantes à la chaleur développées par les chercheurs du CGIAR résultent de croisements entre des haricots communs et des variétés particulièrement rustiques trouvées dans une région qui fait partie du Nord du Mexique et du Sud-Ouest des États-Unis.


Voilà qui démontre une nouvelle fois que d’investir des ressources dans la recherche peut générer des bienfaits énormes et que la biodiversité est une ressource essentielle qui doit être protégée pour notre futur. C’est seulement parce que ces variétés rustiques existent encore dans certaines zones rurales et qu’elles n’ont pas été entièrement éliminées par les variétés commerciales qu’il a été possible de produire ces nouvelles variétés tolérantes à la chaleur. Et c’est seulement parce que des chercheurs désintéressés du secteur public ont essayé de les croiser avec des haricots communs que ces variétés seront bientôt accessibles aux paysans pauvres.


Inutile donc de dépendre de haricots OGM brevetés pour lesquels les paysans devraient payer des prix ou des redevances élevées aux grandes multinationales semencières privées !


C’est là un exemple sur lequel il nous faut méditer.


Espérons que des progrès semblables pourront être réalisés pour d’autres cultures vivrières essentielles !


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Pour en savoir davantage :


  1. -Communiqué de presse du CGIAR : Discovery of beans that can beat the heat could save “meat of the poor” from global warming, 25 mars 2015 (en anglais)

  2. -Rapport du CGIAR : Developing Beans that Can Beat the Heat, mars 2015 (en anglais)

 

Dernière actualisation:    mars 2015

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